Les troubles du spectre autistique ont dramatiquement augmenté ces dernières décennies. Nous savons désormais que la piste génétique n’explique pas tout et que d’autres éléments interviennent dans cette maladie neurologique multi-factorielle complexe. La relation microbiote-intestin-cerveau est au cœur des recherches avancées.

Autisme : l’axe microbiote-intestin-cerveau à l’étude

Des études récentes sur l’autisme pour évaluer les pistes de traitement de l’axe microbiote-intestin-cerveau font echo à plusieurs interventions lors du congrès « Sortir de l’Autisme » qui se déroulait à Paris le 30 et le 31 janvier dernier, où les Dr Natasha Campbell, Corinne Skorupka et Maria Jesus Clavera Ortiz ont donné leurs vues sur l’importance de cette prise en charge croisée.

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Considérée à présent comme un des éléments entrant en ligne de compte dans le traitement des troubles du spectre de l’autisme (TSA) , cette nouvelle approche invite à corriger la dysbiose (déséquilibre de l’écosystème bactérien présent dans et sur le corps humain, aussi appelé microbiote) dont souffrent le plus souvent ces patients, par une diète alimentaire adaptée et la prise de compléments alimentaires comme des probiotiques. A cette occasion, certains probiotiques fortement dosés comme le Vivomixx ont été cités comme facteurs d’équilibre de la flore intestinale.

Des publications récentes confortent ces observations.

Une revue d’études de 2015, ‘Gut/Brain axis and the microbiota‘ (‘L’axe intestin/cerveau et le microbiote‘) parue dans The Journal of Clinical Investigation1, décrit chez le rat la relation bidirectionnelle entre le système nerveux central, le système nerveux entérique, et le tractus gastro-intestinal. De futures études devront naturellement confirmer ces mécanismes pour les TSA chez l’homme, mais ces résultats ouvrent la voie à la confirmation de ce que l’expérimentation a déjà suggéré.

Une autre revue d’études sur les TSA Microbiome Disturbances and Autism Spectrum Disorders‘ (‘Perturbations du Microbiome et les Troubles du Spectre de l’Autisme‘) parue dans la revue Drug Metabolism and Disposition2 fait le point sur différentes pistes de soin de la dysbiose et des troubles gastrointestinaux, je cite :

« Les TSA sont considérés comme un ensemble hétérogène de troubles neurocomportementaux, avec un nombre de cas diagnostiqués qui a fortement augmenté des dernières décenies. La génétique n’expliquant pas tous ces faits, l’attention se porte sur les facteurs environnementaux comme agents étiologiques potentiels. Les troubles gastrointestinaux sont une comorbidité commune chez les patients TSA. On peut donc faire l’hypothèse d’un lien cerveau-intestin dans certains cas d’autisme. Avec la caractérisation du microbiome humain, ce concept a été étendu pour inclure l’axe microbiote-intestin-cerveau. Il y a un nombre croissant d’études chez l’animal et des études épidemiologiques humaines qui lient certaines modifications préjudiciables du microbiote intestinal ou dysbiose avec la symptomatologie TSA. »

« La reconnaissance de l’importance du microbiote me conforte dans la démarche entreprise il y a plus de 15 ans que la complémentation par des bactéries sélectionnées peut améliorer le bien-être de patients dans un large spectre d’affectations. »
Pr De Simone, A propos

1 Gut/Brain axis and the microbiota
Mayer et al 2015 The Journal of Clinical Investigation 125.3:926-938
2 Microbiome Disturbances and Autism Spectrum Disorders
Cheryl S. Rosenfeld et al 2015 Drug Metab Dispos 43:1557–1571, October 2015

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